"Plus du tout de tumeur" ou "Plus du tout de cancer"
L’objectif de l’article qui suit n’est pas de vous faire peur mais de vous informer le plus objectivement possible sur les terminologies employées par les oncologues. Il est important de comprendre la signification des mots pour être capable d’orienter les traitements nécessaires à une survie à très long terme. Le cancer est une maladie complexe qui ne guérit pas en prenant un médicament. Cette maladie demande de modifier souvent radicalement ses habitudes, aussi bien de vie que de nourriture et de ne jamais revenir en arrière. Voici ce qu’en dit :
Dr. Daniel Thomas, DO, MS
Mount Dora, Florida, USA
Quelle différence entre « libéré de tumeur » et « libéré de cancer » ?
Lorsque les traitements du cancer éliminent toutes les tumeurs visibles par scanner, les oncologues parlent de « réponse complète » ou de « rémission complète ». On peut aussi dire qu’il n’y a plus de signe de la maladie.
Une « réponse partielle » ou une « rémission partielle » signifie que la tumeur a été réduite partiellement grâce au traitement mais n’a pas disparu visuellement.
Alors être « libéré de tumeur » est-ce le même état que « libéré de cancer » ? Pas nécessairement. Cela signifie que la tumeur n’est plus visible, elle ne mesure pas plus de 1 millimètre de diamètre qui est le seuil de détection des CT Scanner (Tomographie) et IRM. Pour l’instant technologiquement on ne peut pas mieux faire. Pour un PET Scan le seuil est de 4mm. Les tumeurs indétectables sont appelées micro-tumeurs et il en est de même avec les métastases. Si votre oncologue vous dit que vous êtes en compète rémission ou que vous êtes guéri, demandez-lui ce qu’il compte faire pour cibler les probables micro-tumeurs ou micro-métastases.
A côté des micro-tumeurs ou micro-métastases se pose la question des cellules cancéreuses souches. Dans un corps humain en bonne santé les cellules souches aident à réparer et à régénérer les tissus abîmés. De la même façon, à l’intérieur des tumeurs, les cellules souches cancéreuses font le même travail de réparation des cellules cancéreuses. Ces cellules portent le nom de cellules tumorales de survie ou de cellules tumorales initiatrices. Non seulement les cellules souches cancéreuses sont les causes des traitements qui ne marchent pas, mais aussi des progressions de cancer et de métastases et bien sûr de rechutes. Les cellules cancéreuses souches peuvent être aussi à la racine de la tumeur originelle. Parce qu’elles ont des systèmes de survie très sophistiqués, les chimiothérapies, les radiothérapies et les interventions chirurgicales ne peuvent les détruire. En fait, les thérapies conventionnelles peuvent après une période de bons résultats devenir à l’opposé des stimulants pour la prolifération et la virulence des cellules souches cancéreuses.
Les cellules souches cancéreuses peuvent migrer, trouver refuge dans diverses parties du corps et rester endormies pendant des mois, années ou même décennies jusqu’à ce qu’un stimuli se produise et les réveille. Les thérapies conventionnelles peuvent réduire les tumeurs mais pas prévenir un retour du cancer. Tôt ou tard, des cellules souches dormantes peuvent se multiplier, souvent de manière très agressive à partir d’un petit nombre de cellules (aussi peu que 100). En d’autres mots, être « libéré de tumeur » n’est pas la même chose qu’être « libéré de cancer ». Eliminer les tumeurs, microtumeurs et micro-métastases n’est pas suffisant. Les cellules cancéreuses souches doivent aussi être éliminées pour assurer une survie à long terme.
Si votre oncologue vous a dit que votre rémission était complète et que vous n’étiez plus malade, demandez-lui ce qu’il compte faire pour éliminer les cellules souches cancéreuses qui restent probablement.